Hate : de la BD au jeu noir et sang !
Hate est un roman graphique / bande dessinée de dark fantasy décrivant un monde apocalyptique où « le soleil gèle et la lune brûle » : Mère qui symbolise la nature est maltraitée par des hordes de mutants humains dégénérés et cannibales dont les seuls moteurs sont la violence et la haine. Un héros improbable, Worm, va tenter de venir en aide à Mère.
Adrian Smith (à ne pas confondre avec son homonyme guitar hero d’Iron Maiden!) est un dessinateur et illustrateur qui connaît le monde du jeu puisqu’il a travaillé pour Warhammer et Magic The Gathering. Il n’est donc pas étonnant de le voir à l’oeuvre de l’adaptation ludique de son univers graphique sombre où dominent le noir et le rouge. Cela donne un gage de qualité et de respect de l’oeuvre certain.
Les éditeurs CMON et Guillotine Games ont de plus mis au travail l’équipe qui a officié sur Zombicide sous la direction d’Eric Lang (auteur de Rising Sun), autre gage de qualité.
C’est donc une équipe rodée qui est à l’origine de ce jeu de figurines d’affrontement pour 2 à 6 joueurs qui s’affrontent en un contre un dans une série de clashs (batailles) et font évoluer leur tribu de combattants pour arriver à dominer un monde dévasté.
Seul problème : le thème, très clivant : incarner une tribu de barbares qui va devoir accumuler des points de sauvagerie et de haine pour gagner la partie (en torturant ou cuisinant au sens propre les prisonniers suite à un raid victorieux) est, en ces temps de politiquement correct parfois pesant, un choix qu’un public de niche (les fans de la BD ou de belles figurines ou les tordus comme moi) fera plus facilement que les joueurs lambdas. Rappelons quand même que cette niche a regroupé pas moins de 10 227 contributeurs sur Kickstarter pour un total de 1 469 489 $, ce qui est à la fois peu (pour CMON) et beaucoup !
Seize kilos de haine !
Le pledge complet de Hate était livré en deux paquets de 8 kg chacun, l’un contenant le jeu de base (une très grosse boîte de 55x40x12 cm!) :
Le reste étant composé des add-ons :
On a donc un artbook, trois clans supplémentaires, une extension avec scénario supplémentaire, des plateaux, arbres et huttes en 3D et une extension avec de nouveaux plateaux et scénarios.
Du matériel abondant et bien fourni !
Ouvrons avec amour la boîte de base :
En plus d’une règle où s’affiche le portrait de Tyrant (un des chefs les plus emblématiques du jeu), on trouve :
des jetons de sauvagerie, qui permettent l’activation de nos guerriers :
Des jetons de ressources et de haine qui, cumulables, permettent après chaque bataille de gagner des bonus et améliorations pour ses guerriers et son village :
Les marqueurs de manche et de pillage des huttes permettent de voir l’état d’avancement de la partie :
Sans compter les inévitables dés que l’on trouve dans tout jeu de combat de figurines (4 faces différentes) :
La boîte contient aussi les décors en carton de base : les huttes et les arbres qui fournissent des ressources et des innocents à tuer ou à capturer et les hauteurs (plateaux) qui donnent des bonus de combat :
Dans Hate, les joueurs sont à la tête d’une tribu de 11 guerriers qui ont chacun un socle différent et une carte qui affiche leurs capacités et permet de stocker des items (jetons ressources et hate, prisonniers) :
Ces cartes peuvent être améliorées grâce à une mécanique vue dans certains jeux (Mystic Vale, Custom Heroes), le card-crafting : chaque carte de personnage est sleevée, ce qui permet d’y glisser des améliorations ou des malus (les cicatrices) gagnées à la fin d’une bataille (appelée clash dans le jeu) :
On a également des cartes de mercenaires, des cartes de soutien pour chaque tribu et des cartes de missions secrètes :
Enfin, les joueurs prennent un plateau et choisissent un scénario en début de partie parmi ceux disponibles :
Le meilleur pour la fin : les figurines qui justifieraient presque à elles seules d’avoir pledgé le jeu :
Pour distinguer les figurines des deux joueurs, l’attaquant de chaque manche met des sous-socles à chacun de ses personnages :
Au final, un matériel abondant qui explique la taille de la boîte !
Nous reviendrons sur les extensions dans un prochain article.